Publication des actes
N° XVII – Séminaire du 17 novembre 2018
1) Hiram, le Mystère de la maîtrise et les origines de la Franc-Maçonnerie
par David Taillades
Le grade de maître serait une invention anglaise, datée entre 1725 et 1730. Hiram serait donc une création composite tardive, une synthèse de différentes sources légendaires sur un fond chrétien, créée grâce à l’érudition de savants docteurs. Sa légende serait finalement « Le » mythe fondateur de la Franc-Maçonnerie spéculative. Il existe à ce jour un peu plus de cent trente Old Charges… Les deux tiers de ces manuscrits sont antérieurs à la naissance de la Grande Loge de Londres (1721). Tout indiquerait que le mystère de Hiram, qui appartenait bien au Métier comme les preuves historiques en témoignent incontestablement, correspondait au culte très ancien d’un saint dont les maçons célébraient le martyre. Aux yeux des Réformés, Hiram Abif ne pouvait être qu’une idole venant prendre la place, dans le cœur de l’humain, du seul vrai Dieu. Le rituel du 3e grade invite le franc-maçon à se comporter comme Hiram dans sa vie quotidienne, c’est-à-dire à en faire son modèle.
2) Le degré de maître au R.E.A.A. est-il le premier des hauts grades ?
par Francine Béghin
La question mérite d’être posée : en effet, dans la plupart des Rites maçonniques, et plus précisément au Rite Écossais Ancien et Accepté, la cérémonie de passage à la Maîtrise est principalement centrée sur le Mythe d’Hiram, apparu à ce degré, tandis que les hauts grades – essentiellement les Ateliers de Perfection, vont traiter des suites de la légende. En d’autres termes, la Maîtrise est-elle un aboutissement ou un nouveau départ ? Nous pouvons constater que ce 3e degré, et plus spécialement la cérémonie de passage tournant autour de la mort d’Hiram, occupe une place tout à fait particulière au sein du Rite Écossais Ancien et Accepté. L’ensemble de ces éléments, intentionnellement mis en évidence dans la cérémonie de passage au 3e degré, en font bien, en réalité, sinon le premier des hauts grades, du moins une propédeutique indissociable de ce qui suit, autour de laquelle vont s’articuler les questions qui devraient s’imposer chez un Maître véritablement éveillé.
3) Hiram biblique, Hiram maçonnique. L’hypothèse christique du Rite Écossais Rectifié (RER)
par Jean-Claude Sitbon
Hiram « le père et le modèle des francs-maçons », selon le Rite Écossais Rectifié, est au cœur d’une légende maçonnique qui s’est construite progressivement pendant la première moitié du XVIIIe siècle. Le titre d’« envoyé de Dieu », que le Rite Écossais Rectifié prête à Hiram, est attribué par les textes bibliques à plusieurs personnages de l’Ancien Testament. L’Hiram de la légende maçonnique semble avoir été construit sur le modèle de Betsaleel, que le manuscrit Graham, daté de 1726, qualifie de « meilleur des maçons » et qui annonce le héros maçonnique par la multiplicité de ses compétences pour « exécuter toutes sortes de travaux ». Dans les sociétés initiatiques, n’est-il pas courant de dire que l’important est de méditer la signification d’un fait, et non d’en discuter l’authenticité ? Les mythes et légendes valent, non par leur authenticité historique ou scripturale, mais par le symbolisme qu’ils véhiculent et par l’empreinte qu’ils laissent dans l’imaginaire, cet imaginaire qui est source de méditation, méditation outil précieux de toute quête initiatique.
Ces actes ont été publiés dans la brochure n° XVII
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