Publication des actes

N° XIII – Séminaire du 5 décembre 2015
Le Temple de Jérusalem et la Franc-Maçonnerie
par Jean-Yves Legouas
Le Temple de Jérusalem est la source d’inspiration fondamentale de la Maçonnerie. Non seulement sous toutes ses formes, qu’il s’agisse du Temple de Salomon, de celui reconstruit par Zorobabel, comme des ruines de l’édifice embelli par Hérode, mais aussi à toutes ses époques, au moment de sa construction, de sa complétion, de sa destruction et de sa reconstruction, et enfin de sa défense contre des attaques extérieures, il sous-tend la grande majorité des degrés, ordres, et grades de la Franc-Maçonnerie. C’est donc ce Temple, méconnu, arrangé, imaginé, mais sublimé, qui va entrer dans de nombreux rituels maçonniques.

Ces actes ont été publiés ont été publiés avec ceux du colloque du 30 avril 2016 dans la brochure n° XIII

N° XIII – Colloque du 30 avril 2016

Les Textes fondateurs des hauts grades

1) L’apport du Chevalier Ramsay dans les rituels actuels des hauts grades
par Bernard Homery
L’apport du Chevalier Ramsay dans les rituels actuels des hauts grades ne peut s’observer qu’au filtre de ses écrits, en dehors de son Discours de 1736 confondu le plus souvent avec celui édité en 1738. Ramsay dans ses Principes Philosophiques défend le principe des trois états du monde : originel, déchu puis renouvelé. Ce principe est respecté dans la continuité des Voyages de Cyrus, celui du constat de la naissance de la Maçonnerie, de sa mort puis de son renouvellement par la reconstruction du second Temple. Parallèlement au développement de ce principe, le Figurisme cher à Ramsay défend la position selon laquelle tout le devenir est écrit dans les textes anciens. Il semble vraisemblable que Ramsay ait pratiqué la maçonnerie « écossaise » du Sceau Rompu. Il a influencé la culture des hauts grades mais ceux-ci existaient-ils avant son décès en 1743 ? La réponse ne peut être qu’indirecte puisque sa mort l’a empêché de participer à leur développement ; mais leurs rédacteurs sont venus puiser à cette source de bonne grâce tant sur la forme que sur le fond.

2) Y a-t-il eu une influence des Constitutions d’Anderson sur la formation des systèmes de hauts grades ?
par Philippe Langlet
Le terme cadre bien la question : Influence ne veut pas dire lien de filiation. Il ne semble pas, en effet, y avoir de lien direct entre le texte de 1723 et ce que l’on appelle les hauts grades qui sont d’abord des rituels. Les Constitutions d’Anderson ne semblent même avoir de rapport avec aucun rituel. Les hauts grades semblent donc avoir été élaborés comme complément de la Maçonnerie à laquelle on donne le qualificatif d’« andersonienne » (ou bleue), et que l’on appelle aussi «moderne». Les Constitutions ne sont pas des rituels, elles contiennent des thèmes qui se trouvent aussi dans les hauts grades. Bien entendu, c’est d’abord tout ce qui tourne autour du second Temple et le passage de la Maçonnerie dite salomonienne à la Maçonnerie dite écossaise. À la question de savoir si l’on peut dire qu’il y a eu une influence des Constitutions d’Anderson sur les hauts grades, le conférencier répond : « on peut, avec cette restriction importante que l’influence est culturelle, car les thèmes ne sont pas particuliers aux Constitutions, mais ils appartiennent aux préoccupations culturelles et spirituelles (religieuses) des hommes du temps ».

3) À la suite des constitutions d’Anderson, quel est l’apport de Laurence Dermott et de son texte « Ahiman Rezon » dans la formation des systèmes de hauts grades ?
par Jean Luc Lebras
Laurence Dermott (1720-1791) était simple peintre en bâtiment, initié dès l’âge de 20 ans à Dublin (Irlande), Vénérable en 1746. Il arrive en Angleterre en 1748 où il fonde la Grande Loge des Antients. La première édition de son livre Ahiman Rezon paraît en 1756. L’ouvrage eut un succès considérable entre 1756 et 1838. Il connut en effet au moins 44 éditions, dont 9 en Angleterre et 14 en Amérique. Par comparaison, Les Constitutions d’Anderson ne connurent que 5 éditions à Londres au XVIIIe siècle. Dermott abandonne ses droits d’auteur sur la vente de Ahiman Rezon au bénéfice du Fonds de Bienfaisance maçonnique. Présenté souvent comme un pamphlet, Ahiman Rezon ne l’est pas dans sa première version ; ce n’est qu’à partir de la seconde édition de 1764 que Dermott se fait polémiste. Le rituel des Anciens, même si ce n’est pas la seule source, est en grande partie à l’origine de celui des loges bleues au Rite Écossais Ancien et Accepté à ses débuts. Le conférencier conclut qu’il semble que les pratiques rituelles des Anciens n’aient pas été d’un apport essentiel dans la confection des hauts grades.

Ces actes ont été publiés avec ceux du séminaire du 5 décembre 2015, « Le Temple de Jérusalem et la Franc-Maçonnerie » par Jean-Yves Legouas, dans la brochure n° XIII

Prix : 15 €

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