Publication des actes
De la chevalerie rosicrusienne à la chevalerie templière
1) Une chevalerie méconnue : les grades maçonniques du Saint Sépulcre
par Pierre Mollier
L’Ordre du Saint Sépulcre fait partie des grands Ordres nés au cœur du Moyen Âge. Le Saint Sépulcre n’a pas d’organisation pyramidale avec des commanderies et des provinces. C’est d’ailleurs plus une tradition qu’un véritable Ordre. À partir des années 1760, toute la stratégie de la confrérie parisienne du Saint Sépulcre est d’essayer de se faire reconnaître, notamment par l’administration royale, comme un Ordre de chevalerie. Les Chevaliers du Saint Sépulcre que l’on trouve en France au XVIIIe siècle ont donc été reçus, pour quelques-uns, lors d’un pèlerinage à Jérusalem par les Franciscains qui ont depuis le Moyen Âge la garde des lieux saints, mais, pour la plupart, dans l’une des importantes confréries du Saint Sépulcre que l’on trouve dans plusieurs grandes villes. Ce qui fait leur unité, c’est la référence commune au mythique Ordre du Saint Sépulcre dont l’histoire est rapportée dans ces nombreux traités sur les Ordres de Chevalerie qui sont une des plus fertiles sources de l’imaginaire chevaleresque au siècle des Lumières.
2) Comment faut-il comprendre la chevalerie dans l’esprit du Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte ?
par Thierry Boudignon
L’ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte naît à Lyon à la fin de 1778 en même temps que le Régime Écossais Rectifié dont il est une des composantes. Pour comprendre cet ordre, sa place ou sa position dans le Régime Écossais Rectifié et sa nature, le conférencier définit où, quand, avec qui et comment s’est structuré ce Régime, de quels systèmes il s’est inspiré et en quoi il s’en différencie. « L’homme, être intellectuel spirituel, est une émanation directe et immédiate de la divinité dont il est l’image ». La fonction des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte est de mettre en pratique la bienfaisance et de favoriser la réalisation du vœu que Willermoz exprime en 1785 : « réunir toutes les communions chrétiennes en une seule, et les ramener un jour à l’unité indispensable du culte ».
3) L’imaginaire chevaleresque et les ordres de chevalerie maçonniques
par Pierre Girard-Augry
Le conférencier indique combien cet imaginaire est présent dans les grades chevaleresques français, notamment dans les grades templiers et chevaleresques anglo-saxons. Durant le deuxième tiers du XVIIIe siècle, l’idéal templier et chevaleresque marquera profondément l’institution maçonnique. Décidé à redonner à l’Ordre du Temple tout son lustre d’antan et à récupérer ses biens, le baron de Hund avec l’aide des Frères Schmidt constituèrent, de 1751 à 1755, le système connu sous le nom de Stricte Observance Templière. Les rituels de l’Ordre furent alors rédigés et le cérémonial mis au point. Mais il est à noter que la branche « chevaleresque » de l’Ordre ne commençait qu’après les trois premiers grades de la maçonnerie « allégorique » et celui de Maître Écossais ou Écossais vert, premier grade de l’Ordre Intérieur. L’intérêt que les XVIIe et XVIIIe siècles ont porté aux ordres militaires et à leur histoire, ainsi qu’aux croisades, n’a pu que conforter cette tendance. Aussi a-t-on pu parler d’« imaginaire » chevaleresque dans la Franc-Maçonnerie du XVIIIe siècle.
Ces actes ont été publiés dans la brochure n° XI
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