Publication des actes
N° I – Colloque du 8 octobre 2005
Comprendre l’Écossisme
La Société Française d’Études et de Recherches sur l’Écossisme (SFERE) publie les actes de son premier colloque. Il a pour thème « Comprendre l’Écossisme ». Il présente un sujet beaucoup plus vaste qu’il n’y paraît car celui-ci plonge ses racines dans la genèse de la formation des rites. Quatre conférences traitent de ce thème :
1) L’Écossisme et les fondements théoriques de l’ésotérisme occidental moderne
par Monsieur Jean-Pierre Brach
Il n’est pas nouveau que le vocable d’« Écossisme » soit pris comme un quasi-synonyme d’« ésotérisme maçonnique » ou, pour le dire autrement, que l’on considère différents systèmes de hauts grades, en particulier ceux que l’on a coutume de regrouper sous le nom d’« Écossisme », comme constituant une expression privilégiée de l’« ésotérisme » en contexte maçonnique. D’un point de vue peut-être plus historique, de tels hauts grades représenteraient un « lieu » topique des interactions entre Franc-Maçonnerie d’une part et courants ésotériques d’autre part, ou encore l’un des visages que ces courants ésotériques occidentaux prennent à l’époque moderne, c’est-à-dire à partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. À cette époque, en particulier, ce visage est fréquemment celui d’un illuminisme qui entend concilier les exigences de la « droite raison » et celles de la « lumière du cœur ou divine », revendiquée par de nombreux théosophes.
2) Les grades de perfection, un itinéraire buissonnier
par Irène Mainguy
Une question se pose : le Maître Secret est-il en ateliers de perfection ou de perfectionnement ? La légende d’Hiram se déroule en plusieurs séquences, du Maître Secret aux grades d’Élus. C’est aux alentours de 1740 que commencèrent à se rassembler d’innombrables rameaux de la légende d’Hiram au point que Jean-Marie Ragon, dans son Tuileur, dénombre et inventorie quelques 1400 grades et 52 rites. En se référant au schéma des grades qui font suite à celui de Maître, au XVIIIe siècle, nous pouvons nous demander : que reste-t-il aujourd’hui de cette première classification ? Un ensemble de grades, créés entre 1740 et 1745 et regroupés sous le qualificatif d’« Écossais », fournit d’importants prolongements à la légende d’Hiram qui apparut pour la première fois en 1730 avec La Maçonnerie disséquée de Samuel Prichard. En réalité, ces nombreux rituels n’ont d’écossais que le nom. L’« Écossisme » est confondu à tort, bien souvent, avec le Rite Écossais Ancien et Accepté.
3) Les sources historiques et symboliques des hauts grades
par Roger Dachez
Le conférencier expose les circonstances dans lesquelles, à un certain moment de l’histoire de la Franc-Maçonnerie, les hauts grades ont soulevé des questions. Des réponses ont été apportées sans que l’on puisse se contenter d’une seule. Les plus anciens grades s’appellent tous maîtres « quelque chose » – anglais, écossais, irlandais – comme s’ils étaient ou avaient pu être des alternatives ou des versions du grade de maître, sachant que dans la version anglaise du troisième grade les obsèques et la vengeance d’Hiram sont incluses. Il suffit de les en détacher pour en faire des hauts grades. La problématique des hauts grades s’insère dans ce contexte.
4) Bilan des recherches récentes sur l’origine des hauts grades et l’histoire du Rite Écossais
par Pierre Mollier
Le conférencier propose un tour d’horizon du bilan de ses recherches et de ses interrogations : quels sont les enjeux de l’histoire de l’« Écossisme » ? Quels sont les problèmes qui restent en suspens ? Quelles sont les recherches qui ont récemment fait progresser la question ? Il est à noter que l’étude du Rite Écossais Ancien et Accepté s’étend bien au-delà du rite lui-même. Celui-ci est un véritable grenier, on pourrait utiliser le mot de conservatoire qui sonne mieux, des différents « Écossismes », de sa longue et complexe histoire.
Ces actes ont été publiés dans la brochure n° I à ce jour épuisée et réédité dans la brochure n° XV
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